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ECRIRE UN BON MECHANT

  • 2 janv. 2023
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 25 juin


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Dans cet article, l’antagoniste est à l’honneur !


Souvent, lorsqu’un(e) auteur(e) développe son texte, il se demande comment écrire un bon protagoniste et parfois, au détriment de son opposé. Peut-être parce qu’il est amené à perdre face au héros, ou parce qu’il n’est pas celui qui apparaît dans l’entièreté du roman, l’antagoniste est souvent peu travaillé (ou du moins, pas autant qu’il le devrait). Pourtant, il a autant d’importance !


Dans cet article, je vais parler de l’antagoniste, comme personne physique, mais cela peut-être représenté par une idée, un système, un état, quelque chose d’immatériel en opposition avec les valeurs du protagoniste.

Qu’est-ce qu’un antagoniste (merci Wikipédia) :

Un antagoniste (du mot grec ἀνταγωνιστής, antagonistes, de άντι, face à et άγών, combat : « opposant, adversaire, rival ») 1, dans le théâtre grec antique, est un personnage, un groupe de personnages, ou une institution, qui représente l’opposition du protagoniste. En d’autres termes, « une personne, ou un groupe de gens qui s’opposent au (x) personnage(s) principal/principaux ». Par exemple, dans certaines histoires classiques, un héros combat, d’une manière ou d’une autre, un méchant, et les deux personnages peuvent être considérés comme étant un protagoniste et un antagoniste. L’antagoniste peut également représenter une menace ou un obstacle au personnage principal.


Dans un roman, le conflit reste un point essentiel, car c’est ce qui fera avancer et grandir le personnage principal. On va prendre l’exemple d’une saga que j’adore, Les bannis et les proscrits [SPOIL]. Dans cette série, Elena, qui aura hérité d’un grand pouvoir perdu depuis longtemps, aura pour objectif principal de défier et de vaincre le Seigneur Noir (l’antagoniste). C’est grâce à ce but et au danger que représente son ennemi qu’elle sera amenée à traverser les terres d’Alaséa, à grandir et à se dépasser.


Que se serait-il passé si le seigneur noir n’avait pas envoyé ses sbires pour s’en prendre à Elena ? Que se serait-il passé, si ses parents n’avaient pas été tués ? Que se serait-il passé si l’antagoniste n’avait pas agi ? Elena ne serait jamais sortie de son village et son aventure n’aurait jamais été possible.


C’est pourquoi l’antagoniste doit être un personnage à part entière qui sera décrit et construit avec autant de sérieux et de soins que le protagoniste. Car si le méchant de l’histoire est plat et sans profondeur, si ses objectifs et ses actions ne sont pas clairs, alors la quête qu’entreprendra le héros pour le défaire semblera inutile et peu crédible.

Comment écrire un bon antagoniste :

● Lui créer une histoire :

On le fait naturellement avec le protagoniste, alors pourquoi ne pas le faire avec son opposé ? Qu’est-ce qui a poussé cette personne à emprunter le mauvais chemin ? Quel élément déclencheur l’a fait sombrer dans la folie ? Il est important qu’on puisse comprendre ce qui a amené le méchant, là où il en est aujourd’hui.

● Il doit-être réaliste et crédible :

Dans un roman, une chose ne passe pas. Les personnages mal construits. Et parfois, la crédibilité de ces derniers joue un grand rôle (comme tous les points énoncés d’ailleurs). N’hésitez pas à lui instaurer des limites, des règles qu’il ne pourra pas entraver. À l’instar du héros, montrer son évolution. Pourquoi est-ce que je parle de limites ? Tout simplement parce qu’un méchant capable de tout et ne possédant aucune barrière manque assurément de crédibilité et de profondeur.

● Ses actions doivent être justifiées :

Encore une fois, nous allons prendre un exemple concret. Prenez Adalind Schade dans Grimm, une « Hexenbiest » (une sorcière) au premier abord antipathique et cruelle que, personnellement, je ne pouvais m’empêcher d’adorer. Elle fait partie de ses méchants nuancés, dont la morale douteuse peut-être parfois expliquée et où les actions ont du sens. [Spoil] Adalind voudra à tout prix tuer le personnage principal de l’histoire. Pourquoi ? Parce que ce dernier a tué sa mère. Malgré tout, au fil de la série, on apprendra à connaître cette sorcière, son passé, ses motivations et au-delà d’une simple antithèse, on découvrira un être sensible dont les actions ne sont pas toujours motivées par la vengeance et la simple cruauté.


● Il doit-être nuancé :

Tout ne doit pas être absolument noir ou blanc. Le gris existe. Ce que j’aime personnellement dans les romans (films, séries télé, etc.), c’est la complexité de certains personnages. J’aime le fait que l’antagoniste puisse faire le bien et que le protagoniste fasse de mauvaises actions. Pour ma part, c’est ce qui les rend plus crédibles et plus attachants. On montrera un héros qui n’est pas parfait, mais qui tente au mieux de prendre les bonnes décisions et un méchant qu’on devrait détester, mais qui nous fera douter.


Pour prendre la réalité en exemple, nous avons déjà vu des chefs de gang ressentir un amour inconditionnel pour les membres de leur famille. Lorsqu’on est face à un criminel, un meurtrier, etc., nous les réduisons souvent à l’état de monstre uniquement. Alors, oui, leurs actes sont horribles et écœurants (et je suis totalement contre, ne vous y détrompez pas), mais il ne faut jamais oublier qu’avant d’être considérés ainsi, ils étaient vus comme des gens « normaux ». Une mauvaise personne n’accomplira pas toujours, et uniquement, des actions douteuses et répréhensibles.

Le mal ne se peint pas nécessairement sur les visages que l’on voit. Pensez-y !

De manière générale :

Pour vous aider à écrire votre antagoniste (et cela peut s’appliquer à n’importe quel personnage), n’hésitez pas à vous poser les bonnes questions : quels sont ses objectifs ? comment est-il arrivé là ou il est ? pourquoi agit-il ainsi ? etc. Et bien entendu, ces questions seront à adapter selon que votre antagoniste soit une personne, une idée, une institution et j’en passe.


Pour vous aider, n’hésitez pas à vous inspirer de ce qui a déjà été fait. Analyser les meilleurs antagonistes créés dans le monde du cinéma et de la littérature.

En conclusion :

Le conflit, c’est ce qui va impulser le héros à effectuer son voyage. Cela va être le point de départ de l’intrigue. Il est donc important que l’antagoniste soit bien écrit, construit et soigné. Pour cela, il est important de ne jamais oublier que le méchant est une personne comme vous et moi. C’est juste un protagoniste qui a choisi le mauvais chemin ou qui a fait de mauvais choix. Il doit avoir un but, une logique et un passé.

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Laëtitia Claver

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